Roberto Fonseca, Abuc

Le neuvième album de Roberto Fonseca, son plus cubain à ce jour, pourrait bien être aussi son meilleur. Dès le premier titre, spectaculaire reprise du Cubano Chant de Ray Bryant, on pénètre dans une moiteur latine débordant de folie percussive, de sentiments canailles et de cuivres expressionnistes. Le son y est pour beaucoup, qui rappelle celui des premiers albums de Ray Barretto et donne à croire que les titres ont été enregistrés dans un vieux dancing de La Havane ou du New York latino. On ne peut cependant réduire Abuc à cette seule réminiscence. C’est un disque aux mille séductions, latin, noir, indien, psyché, jazz, traditionnel et classique : le Cuba de Fonseca est une fable où se perdre avec délice.