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Le pianiste franco-israélien continue ses explorations sonores et spatiales où jazz, post-rock et électro vivent avec la même avec passion. 

« Je suis un improvisateur à la base, c’est le fondement de mon être. Si tu sais ce qui va arriver, ce n’est plus du jazz ». Comme un mantra ces mots définissent bien l'oeuvre du pianiste trentenaire adepte de l’improvisation collective, de mathématiques et de philosophie. Depuis ses débuts le pianiste ne cesse de surprendre par son approche singulière de la musique, cherchant sans cesse de nouvelles sonorités, mêlant acoustique et électronique de manière subtile et libre de toute étiquette. Deux ans après Everyday, enregistré en duo avec le batteur Ziv Ravitz, Yaron Herman va plus loin dans ses explorations sur son huitième album Y, le deuxième signé chez Blue Note. Pour cette nouvelle aventure, le pianiste a retrouvé son alter-ego Ziv Ravitz et convié le bassiste de The Dø Bastien Burger.

Capable de dégager une énergie furieuse comme de laisser s’exprimer une sensibilité d’une infinie délicatesse, Yaron Herman a choisi ici de composer ses propres "chansons", excepté le titre Fun Groys Dasad, un chant traditionnel yiddish. Car sur Y, il s'agit bien de chansons chacune ayant ses couleurs, ses espaces que viennent enrichir les voix de ses amis chanteur et guitariste Matthieu Chedid alias -M-, le jeune producteur électro-pop français Dream Koala ou le bluesman et crooner Hugh Coltman. Entre une partie de batterie enregistrée sur portable (Jacob), choeurs célestes (Dreamson) ou cloches (Phoenix), le compositeur cherche, invente et peint un tableau musical merveilleux, à la hauteur de ses inspirations sans limites.

Sur cet album, beaucoup de choses sont « home made ». Pratiquement tous les claviers ou les xylophones ont été enregistrés dans mon salon, sur ordinateur. Il fallait arriver à mélanger acoustique et électronique de manière subtile. Que l’un ne prenne pas le dessus sur l’autre : « Y », c’est un monde dans lequel tous les sons s’épanouissent.   Yaron Herman